Trois personnes dont un couple de missionnaires américains ont été tuées dans une attaque de gangs en Haïti, qui restent ravagés par la violence des bandes armées en attendant le déploiement d'une force internationale d'appui à sa police.
"Davy, Natalie et Jude ont été abattus" jeudi soir par des gangs, a annoncé vendredi leur organisation, Missions in Haiti, sur Facebook. "Nous sommes tous accablés de chagrin".
"J'ai le coeur brisé en mille morceaux (...). La plupart d'entre vous savez que ma fille et mon beau-fils Davy et Natalie Lloyd sont missionnaires à plein temps en Haïti. Ils ont été attaqués par des gangs ce soir et ont tous deux été tués", a dit le père de l'une des victimes, Ben Baker, également sur Facebook.
M. Baker est un élu républicain de l'État américain du Missouri.
La troisième victime a été identifiée par plusieurs médias comme étant Jude Montis, un directeur de l'organisation.
"Les bandits sont entrés dans la maison, l'ont pillée avant d'assassiner les missionnaires", a déclaré un porte-parole de la police.
"La police judiciaire s'est rendue sur les lieux, accompagnée d'un juge de paix. Une enquête est ouverte", a-t-il ajouté.
Dans une publication antérieure de quelques heures, Missions in Haiti avait tiré la sonnette d'alarme, affirmant que les victimes avaient été attaquées par deux gangs.
"En danger"
Le premier - "trois véhicules pleins d'hommes" - avait emmené Davy Lloyd à l'intérieur d'une maison et l'avait "ligoté et battu" avant de s'emparer des véhicules de l'organisation et d'autres biens puis de partir, selon Missions en Haïti.
Un autre gang était arrivé et après une période de confusion, toujours selon l'organisation, les hommes armés avaient tiré sur la maison.
"Leurs vies sont en danger. J'ai essayé tous mes contacts pour faire venir une voiture blindée de la police pour les évacuer, mais je n'y arrive pas", a alerté la personne non identifiée ayant rédigé la publication sur la page Facebook de Missions en Haïti.
Après l'annonce de la mort des missionnaires, la Maison Blanche a appelé à déployer rapidement une force internationale en Haïti.
"La situation sécuritaire en Haïti ne peut pas attendre", a jugé un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain, en ajoutant: "Nos pensées vont aux familles des personnes tuées".
L'ONU a de son côté affirmé que ces décès étaient une preuve de "la violence qui n'épargne personne en Haïti".
Le pays caribéen, étranglé par la violence des gangs, traverse une grave crise sécuritaire, politique et économique.
Une mission menée par le Kenya, soutenue par l'ONU et dans laquelle les Etats-Unis sont très impliqués sur le plan logistique (sans fournir d'hommes), est attendue pour épauler la police haïtienne dans la lutte contre les bandes armées qui terrorisent la population et contrôlent en grande partie la capitale Port-au-Prince.
La Rédaction (avec AFP)